jeudi 30 janvier 2014

Fifty and counting.

J'ai 50 ans aujourd'hui. Heureux anniversaire, moi ! J'ai pensé que c'était une bonne occasion de faire le point.
Je ne me sens pas vieux, du moins psychologiquement, parce que pour ce qui est de la machinerie lourde, les os et les muscles, c'est une autre histoire. Mais bon, j'ai l'esprit jeune. Moins qu'il y a cinq ans, je le reconnais ; la nature a des lois qu'il est difficile de bafouer. Toujours est-il que ça doit être l'un des rares avantages de l'immaturité que de ne pas être conscient de son âge, enfin jusqu'à un certain point. Par exemple, s'il m'arrive encore de m'imaginer accompagné d'une jolie jeunette de 25 ans, très vite je me souviens qu'à mon âge je pourrais être le père non seulement de la jeunette en question mais de deux ou trois de ses frères ou sœurs aînés. Puis je me dis qu'il n'y a rien là-dedans qu'un compte en banque bien garni ne saurait faire oublier, et très vite je me souviens qu'à mon âge il est peu probable que je parvienne encore à garnir suffisamment ce compte en banque pour le faire oublier...

Beaucoup considèrent que 50 ans représentent un cap, voire un tournant dans la vie. Le fait est que pour la toute grande majorité, la route qui reste à parcourir est moins longue que celle déjà parcourue. À ce stade, il est préférable d'avoir accompli, si pas l'entièreté, au moins la majeure partie de ce que votre ambition vous poussait à vouloir accomplir. Personnellement j'ai beau chercher, je dois me rendre à l'évidence et constater que je n'ai rien accompli ! Études, travail, famille, nada ! À ma décharge, je dois dire que je n'ai jamais eu la moindre ambition. Je me serais bien vu faire quelque chose, mais sans avoir une idée, même vague, de ce que ce quelque chose pourrait être. Je sais pas, un truc cool qui me permettrait de vivre plus confortablement que la moyenne et qui, pourquoi pas, me vaudrait une certaine notoriété. Mais voilà, je n'ai rien fait qui aurait pu me rapprocher ne serait-ce qu'un peu de ce but. J'y ai pensé, je l'ai envisagé, peut-être même l'ai-je rêvé et je me suis contenté de ça. Enfin, contenté, façon de parler ; je mentirais en disant que je suis satisfait de mon parcours, mais ça pourrait être pire. Ça peut toujours être pire. Et puis il me reste quoi, vingt, vingt-cinq ans ? Plus, ça m'étonnerait vu mon état de santé actuel, mais il peut en arriver des choses en vingt ans, malgré le fait que plus le temps passe et plus il me semble passer vite.

Pas terrible, tout ça. Pas catastrophique non plus. Un gâchis certain, aucun doute à ce sujet, mais pas de quoi se tirer une balle. Des regrets, c'est sûr, mais quelques bons moments aussi. Allez, happy birthday, Schubeewan.

jeudi 9 mai 2013

La Californie

La chance peut se montrer cruelle, un brin cynique, même. Il y a deux jours, alors que je décidais de miser quelques euros sur le prochain tirage de l'Euromillions, mon attention fut attirée par le dernier numéro de GÉO Voyage consacré à la Californie. N'ayant pas les moyens de seulement commencer à rêver de me rendre un jour là-bas, je me souvins que la lecture est de loin la façon la moins onéreuse de voyager et j'achetai la revue.
Plus tard dans la journée, après avoir parcouru une partie des reportages, je me fis la promesse que dans l'hypothèse d'un gain substantiel à la loterie, la Californie, je la verrais pour de vrai !
Le tirage avait lieu le même soir, avec à la clé un jackpot de 32 millions d'euros, mais, comme j'en ai l'habitude lorsque je tente ma chance, je n'ai pas vérifié mon bulletin immédiatement, préférant me coucher en imaginant que peut-être...

C'est donc le lendemain que j'ai découvert le montant de mon gain. Parce que oui, j'avais gagné. 7,90 euros, soit au centime près le prix du GÉO Voyage consacré à la Californie, comme pour me dire « Voilà, mon vieux, ce fichu magazine est le plus près que tu approcheras jamais ta fichue Californie ! »

Je vous le dis, la chance peut se montrer cruelle.